Page 116 - Mémoires et Traditions
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                     PRIèRES et traditions
Afin de pérenniser le rite hispano-portugais, il est essentiel de maintenir les traditions du temple Buffault. À cet effet, Léon Cohen, délégué rabbinique et premier ministre officiant, a consigné le déroulement des offices tout en conservant les observations de Roland Mossé et celles du grand rabbin Paul Bauer sur les coutumes.
Pour chaque office (fêtes et les jours de la semaine), le ministre officiant revêt sa tenue (sans rabat en semaine). Il se tient alors debout, devant la téba pour réciter la prière. Le rabbin doit avoir aussi sa tenue pour tous les offices. Pour les fêtes et les diverses manifestations, le président et les administrateurs portent un chapeau haut de forme avec un costume foncé. Lors de l’installation de nouveaux administrateurs, le cérémonial est identique à celui de Sim’hat Torah pour les ‘hatanim. Les huissiers portent aussi une tenue pour le chabbath, les fêtes et les mariages. Ils ont un costume et sont cravatés pour les autres manifestations.
OFFICES QUOTIDIENS L’APRèS-MIDI (MIN’hA) et LE SOIR (ARvIT)
L’office de min’ha débute par « Laménatséa’h... » (Ps. 84) ; la kétoreth n’est pas lue. L’officiant enchaîne avec le psaume « Achrei yochvei... ». Lorsqu’il y a la célébration du 1er et/ou 2ème jour du mois (roch ‘hodech) ou les fêtes de Pourim et ‘Hanoucca, le psaume « Laménatséa’h bineguinot... » est remplacé par celui de l’événement. L’office du soir s’ensuit. Si des fidèles sont présents pour honorer leurs défunts, ils viennent à la téba et chacun fait le kaddish selon un ordre précis : d’abord celui qui est dans la semaine de deuil, puis celui qui est dans le mois, enfin celui qui célèbre l’anniversaire de l’année.
Il est coutume aussi de réciter des achkabot à la mémoire des défunts. Elles sont suivies par « Ore’h yamim bimina... » (Proverbes 3.16). Ce texte est cependant remplacé :
- du 1er jour du mois de nissan à la fête de la Pâque par des versets du Chir Hachirim (11/14),
- du 1er jour du mois de sivan à la fête de Chavouoth par des extraits du livre de Ruth (11/4),
- du 17 tamouz à ticha beAv par des extraits des Lamentations (111/22),
- le 1er du mois d’adar par des versets du livre d’Esther (11/5).
Une bénédiction est dite pour ces familles à la fin de l’office après le kaddish prononcé en commun.
LE MATIN (ChA’hARIT)
Le début de l’office est semblable à celui qui est récité dans les autres communautés séfarades. Des passages du Talmud, relatifs aux sacrifices qui se faisaient dans le Temple à Jérusalem, sont lus. Ensuite, la prière commence à « Hodou... » (Chroniques, 1/16) et se poursuit jusqu’à la amida (prière qui se récite debout dans le recueillement). Le lundi et le jeudi, après la récitation des ta’hanounim (les supplications), le ministre officiant chante en se dirigeant vers l’arche sainte « El Erè’h Apaïm... » (Exode, 34). Les personnes honorées ouvrent les rideaux et les portes pendant que le ministre officiant chante « Baroukh Hamakom ». Le séfer Torah est porté à la téba et les portes de l’arche sainte (héchal) sont fermées lorsque la Torah est élevée en présence du public (hagbaha). La lecture du passage hebdomadaire se fait comme dans toutes les synagogues. Lorsque le séfer Torah est ramené dans le héchal, le ministre officiant chante « Yéalélou... » (Ps. 148)
Quand il s’agit d’un jour de jeûne, de Pourim ou de ‘Hanouca, le psaume lié à la circonstance est récité devant les portes ouvertes du héchal. Le Kaddish est prononcé pour clore l’office. Pour les personnes qui ont un anniversaire de deuil, la hachkaba est dite suivie des versets de « Ore’h Yamim ». Les lendemains de fête ou isrou ‘hag, le psaume du jour n’est pas chanté. Il est remplacé par « Barou’h Aba... » à la fin du hallel. Devant les portes ouvertes du héchal, les fidèles prononcent le Kaddish (Yehe Chelama) suivi de la fermeture des portes et de la fin de l’office. Pendant les trois semaines (en été, du 17 Tamouz au 9 Av) qui évoquent la destruction du Temple ainsi que durant les 33 jours de l’Omer qui mentionnent la disparition des élèves de Rabbi Akiva (après la fête de Pâque), les cérémonies joyeuses sont prohibées.
Léon Cohen
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