Page 30 - Mémoires et Traditions
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                         55 - Zadoc Kahn, Sermons et allocutions, Paris, Durlacher, 1903,
p. 338.
56 - ACIP, Procès-verbaux, registre AA.6 (mai 1874 – novembre 1881), séance du 24 avril 1877. 57 - ACIP, Correspondance, boîte B.47 (1878-1879), lettre du 24 novembre1879. 58 - ACIP, Procès-verbaux, registre AA.6, séance du 6 février 1878.
Les premiers administrateurs du temple Buffault, 1877.
Le 3 septembre 1877, de 15 à 18 heures, l’inauguration tant attendue a lieu avec faste. La Société Civile a réservé des places spéciales pour les membres du Consistoire et Osiris donne la préséance aux notables israélites de la capitale. Avec majesté, la communauté séfarade accueille ses invités. Pour la cérémonie, les grands rabbins de France et de Belgique sont présents. Devant l’arche sainte, les deux ministres officiants (Eliezer Dacosta et Albert Diaz de Soria) ainsi que les enfants de chœur, vêtus d’un costume blanc orné de bleu, accueillent le cortège qui suit les deux bedeaux avec des cierges allumés.
Tandis que les chantres entonnent des psaumes, seize administrateurs des Consistoires et de la Société Civile portent les rouleaux de la Torah. Alphonse et Gustave de Rothschild côtoient Adolphe Crémieux, Benedict Allegri et, bien sûr, Daniel Osiris qui se trouve sur le côté gauche de la téba, à la quatrième position. Plusieurs discours ponctuent l’inauguration. Celui du Grand Rabbin Zadoc Kahn est particulièrement remarqué lorsqu’il évoque le courage et la ténacité de la communauté portugaise qui a répondu « à des mobiles profondément respectables, à des saints scrupules » et n’a
Le grand rabbin Zadoc Kahn (1839 - 1905).
pas choisi « de sacrifier le présent au passé, de renoncer à ses chères traditions55. » La concorde, l’enthousiasme et la joie ne sont pourtant qu’une apparence car déjà des différends existent. Lorsque le Consistoire de Paris a donné son accord pour l’ouverture du temple, il a exigé la nomination d’une commission administrative. En échange, il s’est engagé à rémunérer le rabbin et les ministres officiants56. Pour ne pas retarder l’inauguration, la Société Civile accepte les conditions mais désormais, deux pouvoirs se superposent. Si la Société Civile continue à honorer les dettes contractées, la commission consistoriale garantit l’organisation et le fonctionnement du temple.
Aussi, les budgets sont séparés et souvent, les divergences demeurent malgré le partage des recettes ce qui nécessite l’arbitrage du baron Alphonse de Rothschild en 187957. Une commission mixte est alors créée et composée de cinq membres dont trois appartiennent à la Société Civile. En 1883, cette dernière ayant amorti ses dettes, la sérénité revient parmi la communauté. Un autre différend persiste, cette fois entre le Consistoire de Paris devenu l’allié de la Société Civile et Daniel Osiris à partir de février 1878. Il s’agit de « l’affaire des plaques. »
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