Page 85 - Mémoires et Traditions
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                  Le testament d’Osiris et Buffault
   Le tombeau d’Osiris au cimetière Montmartre.
Un autre point exigé par Osiris en contrepartie de ce legs était l’installation de l’éclairage électrique : en effet, la multiplication des lampes et des candélabres dans cette synagogue rendait l’atmosphère suffocante, surtout pour les femmes aux tribunes. Il demandait encore que la salle des mariages soit améliorée, que la chaire, qu’il jugeait trop élevée et évasée, soit modifiée... Enfin il envisageait de poursuivre l’hommage aux « illustres enfants d’Israël » en y faisant inscrire « les noms des Israélites qui auront acquis un titre sérieux à la considération de leurs contemporains », dans les arts, les lettres, les sciences et l’armée, car, ajoutait-il, « rien ne vaut plus, après servir Dieu, que de servir son pays, aimer la patrie. »
Toutes ces mesures ne furent pas exécutées, faute de legs reportés dans le testament de 1906. Toutefois on peut se demander, Osiris n’étant plus là pour engager un procès, si ses volontés aux allures toujours un peu tyranniques auraient été agréées par les administrateurs... Il demeure qu’Osiris aura été pour le temple de la rue Buffault non seulement un mécène, mais un fervent défenseur de son rite et de sa mémoire. Dans une version de son testament rédigée en 1896, où il se montrait plus ironique au sujet des travaux qu’il voulait imposer, devant « l’indifférence de ses coreligionnaires, qui va s’augmentant chaque jour et leur ingratitude envers Dieu », il leur enjoignait d’agir : « Soyons un peu artistes, Messieurs de la rue Buffault et faisons peu, mais bien et beau ! »
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