Page 10 - Centenaire du Temple Buffault
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Le premier dirigeant de la Communauté portugaise fut le rabbin
Abraham de Cologna. Aux Juifs sépharadim natifs de France, s’aglu-
tinèrent bientôt des Juifs originaires d'Orient, d'Italie et plus tard
d'Afrique du Nord.

se”;

On sait que Napoléon établit un Règlement organique du culte
mosaïque (17 mars 1808) complété, le l1 décembre de la même année,
par un décret sur l'organisation des Consistoires.

Chaque département ou groupe de départements comprenant 2 000
résidents juifs devait avoir un Consistoire, composé de deux ou trois
rabbins et autant de laïcs. A Paris, à la tête du Consistoire Central,
trois rabbins furent désignés dont un sépharade, Cologna. En 1809, Paris
comptait 2733 Israélites.

<< Il ne peut y avoir, précise le Consistoire, dans une réponse à la
Communauté portugaise, qui souhaitait former une communauté indé-
pendante — d'après le règlement des Cultes — qu'une seule Synagogue
Consistoriale par commune. Pour l'établissement d'une nouvelle Syna-
gogue il faut une demande en réunion de deux mille individus, ce qui
n'est pas applicable au petit nombre de Juifs Portugais résidant à
Paris. »

Néanmoins, en 1894, à la demande du Consistoire une ordonnance
royale accorda une subvention de 1000 francs au ministre officiant du
rite portugais.

Les Juifs Portugais, pas assez nombreux pour former une Commu-
nauté indépendante, étaient soumis donc au Consistoire. Leurs rapports
avec lui étaient des plus corrects, souvent même amicaux, mais la
Communauté portugaise, comme le Consistoire, tenaient l'un et l'autre
à conserver leurs prérogatives respectives.

Dans le domaine religieux, de par la loi, la Communauté portugaise
était sous l'obédience du Grand Rabbin de Paris, ses ministres offi-
ciants et ultérieurement rabbins étaient nommés par le Consistoire
ainsi que son Administration sur sa proposition, son budget était
contrôlé par le Consistoire. Par contre la Communauté portugaise jouis-
sait d’une certaine autonomie, elle avait ses propres règlements, son
propre budget, et s'était donne’ comme mission essentielle de conserver
dans sa parfaite authenticité le rite hispano-portugais, sans en modifier
le moindre usage dans les plus antiques traditions.

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