Page 99 - Mémoires et Traditions
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                  Les nouvelles pratiques musicales
     Règlements du chœur de Bayonne (1828).
Il lui faut, comme les enfants de chœur (sic) et tous les servants du temple, adopter une tenue officielle qui rappelle celle des prêtres catholiques. Enfin, le règlement établi à Bayonne en 1893 stipule l’interdiction d’introduire de nouveaux airs sans l’autorisation de l’administration du temple. Cette professionnalisation des chantres, et plus globalement des personnels rabbiniques, est encouragée par le Consistoire central qui ne souhaite pas laisser aux communautés locales la désignation de leur ministre du culte. C’est pourquoi, dès 1829, une École centrale rabbinique voit le jour à Metz.
En 1859, le Consistoire central décide de la transférer à Paris où elle prend le nom de Séminaire israélite de France. Ce séminaire qui comptait environ cinquante élèves, forma durant la deuxième moitié du XIXe siècle des rabbins, des ministres officiants et des professeurs d’hébreu. Les élèves qui n’avaient pas obtenu le baccalauréat, purent suivre les cours d’une section préparatoire à l’entrée au Séminaire, connue sous le nom de talmud Torah ou petit séminaire.
À l’intérieur, une autre section appelée « École de Pédagogie et de Liturgie » fut créée en 1889 pour former des ministres officiants. Elle remplit sa tâche jusqu’en 1973 où, par manque d’argent et d’élèves, elle dût fermer. L’enseignement y était principalement musical, la liturgie ayant été apprise auparavant, et les deux rites français - l’ashkénaze (alsacien) et le séfarade (portugais) - y étaient enseignés, ainsi que la technique vocale et le solfège.
Soucieux de préserver l’intégrité du rite portugais, le Consistoire israélite de Bordeaux créa dès 1853 une école destinée à former des ministres officiants de rite portugais dans laquelle les ‘hazanim Abraham Castro,
Juda Ferreyra ou encore
le directeur du chœur
Elie Paz y enseignèrent. Celle-ci, subventionnée
par le conseil général,
s’était fixée pour objectif
de fournir des ministres officiants de qualité à l’ensemble des temples
de la circonscription. Le
Consistoire central, satisfait de l’initiative (tout comme le temple portugais de la rue Lamartine à Paris), souhaita, quant à lui, voir l’école contribuer à la concrétisation de son vaste projet de fusion des rites « allemand » et « portugais » pour les synagogues de France19. Mais en 1874 ce projet de constituer un rite français unique fut mis en échec par la communauté portugaise, malgré des concessions ashkénazes significatives : prononciation de l’hébreu, lecture de la Loi, mélodies de plusieurs prières suivant l’usage portugais...
Création de chœurs d’hommes et d’enfants
Le recours à un chœur d’hommes et d’enfants dans le culte public revient indubitablement à la communauté portugaise de Bordeaux. L’inauguration du grand temple de Bordeaux, en 1812, est l’occasion de mettre en place un chœur d’hommes et d’enfants de 24 choristes et 6 suppléants.
Roland Mossé, ministre officiant
au temple Buffault de 1930 à 1977.
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